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Le contrôle fiscal des influenceurs : un tournant pour la création de contenu au Maroc

Le Maroc passe à la vitesse supérieure en matière de régulation des activités numériques lucratives. En première ligne, les influenceurs, ces créateurs de contenu dont les revenus, souvent issus des partenariats et de la publicité, n’ont jusque-là pas été soumis à un contrôle fiscal systématique. Cette période touche peut-être à sa fin.

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Une surveillance accrue des transactions

Les autorités marocaines semblent déterminées à structurer les revenus issus de l’économie numérique. L’Office des Changes a récemment mis en place une cellule dédiée au suivi des transactions financières liées aux plateformes numériques. Cette structure, équipée d’outils performants, collabore avec les banques marocaines et des institutions comme Bank Al-Maghrib pour détecter les flux financiers non déclarés.

Entre 2018 et 2022, les revenus des influenceurs marocains ont été évalués à près de trois milliards de dirhams. Une part significative de ces montants échappe encore à l’imposition, une situation qui alimente l’objectif des autorités d’instaurer une justice fiscale dans ce secteur en forte croissance.

Un nouveau régime fiscal en 2025

À partir de 2025, le Maroc prévoit d’introduire une taxe de 30 % sur les profits générés par les créateurs de contenu en ligne. Cette mesure cible plusieurs types de revenus numériques, notamment ceux générés par les influenceurs, les vloggers et les streamers.

Il s’agit là d’une évolution majeure, destinée à s’assurer que les revenus perçus via YouTube, Instagram, TikTok ou encore Facebook soient soumis aux mêmes règles que d’autres activités lucratives plus traditionnelles. La loi visera également à encadrer les flux transfrontaliers, une pratique répandue parmi les créateurs cherchant à contourner l’impôt local.

Ce que cela signifie pour les influenceurs

L’impact de cette réglementation est loin d’être négligeable. Désormais, chaque influenceur marocain devra se conformer à plusieurs obligations clés :

Déclarer la totalité de ses revenus, y compris ceux perçus en devises étrangères.

Documenter toutes ses transactions financières, qu’elles concernent des campagnes sponsorisées ou des paiements de plateformes comme Google AdSense.

Se préparer à des audits dans un contexte de traçabilité accrue grâce à l’analyse des transferts bancaires.

Un tel cadre impose donc une formalisation de l’activité des créateurs de contenu, ce qui pourrait encourager l’immatriculation en tant qu’auto-entrepreneurs ou sociétés.

Une professionnalisation du secteur en perspective

Si certains influenceurs craignent ces nouvelles dispositions, les plus optimistes y voient une reconnaissance de leur rôle dans l’économie marocaine. En normalisant le statut des créateurs de contenu, ces mesures pourraient faciliter l’accès à des droits comme la couverture sociale et la retraite, tout en ouvrant la voie à une meilleure régulation de l’écosystème digital.

Le Maroc rejoint ainsi une tendance internationale visant à inclure l’économie numérique dans le cadre légal. Les créateurs marocains auront tout intérêt à adopter des pratiques transparentes et à anticiper ces changements pour éviter des sanctions éventuelles.

Alors, ce tournant fiscal pourrait-il inciter les influenceurs marocains à structurer leur activité pour passer à un niveau supérieur ? Ce qui est certain, c’est que l’heure du cadrage fiscal a sonné.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Ce nouveau régime fiscal est-il une opportunité ou une contrainte pour le secteur ? Partagez votre avis dans les commentaires !

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